L'ACCROCHAGE A LIMONT

par FERDINAND M.DESSENTE

7 septembre 1944

 

Les groupements blindés TF2 "MILLS" et le TF "HOGAN" (1), qui le 06 septembre au soir étaient arrivées aux environs de HUY (MARCHIN), se remettent en route le 07 en empruntant l'itinéraire n°4 du Commandement de Combat "B", leur objectif du jour est ESNEUX et son pont sur l'OURTHE, puis les faubourgs sud de Liège. Ils arrivent ainsi au carrefour des quatre- Bras de NANDRIN par la route de DINANT (l'actuelle N 97). Sur les documents américains on remarque qu'a partir de là ils prennent la rue de la Gendarmerie  et , par le centre de NANDRIN, se dirigent sur le hameau de la VAUX. Ceci est confirmé par un témoin. Toutefois, plusieurs témoins qui ont acclamé "leurs" libérateurs à Quatre -Bras, se souviennent qu'ils les ont vu prendre la direction de PETIT FRAINEUX , non par la route du condroz (N 63), mais par le petit chemin parallèle qui conduit à SAINT-SEVERIN.  A SAINT SEVERIN, ils ont bifurqué à droite pour se diriger vers LA TOLLE et à partir  de là se sont rendus à LA VAUX pour l'itinéraire des premiers. Ils se rendent ensuite aux hameaux de GRAND et de PETIT BERLEUR. A la sortie du dernier hameau cité ils empruntent immédiatement, à gauche , le chemin de campagne qui aboutit  un peu plus d'un kilomètre plus loin à la route reliant OUFFET à HOUT - SI - PLOUT (l'actuelle N 638) et de là se dirigent sur ESNEUX. Vers 17h20, ils atteignent cette dernière localité et y pénètrent par l'Avenue Montefiore. Ravis ils constatent que le pont est intact/ il a été maîtrisé par la Résistance armée belge peu de temps avant leur arrivée.

Le matin du 08 septembre 1944

 

Grâce aux témoignages de deux soldats américains qui ont survécu à l'engagement armé qui s'est déroulé à LIMONT, nous savons enfin ce qui s'est passé du coté américain avant et pendant l'accrochage. Les deux témoins sont sont le soldat de première classe Veron D. JENSEN, assistant opérateur radio d'un half - track, et le soldat de première classe Claude D. DEMPSEY, co-conducteur du même véhicule. Ces témoignages furent recueillis en 1987 par un nos libérateurs, Mr William B. RUTH, un vétéran du 33e régiment blindé de la 3e division blindée U.S "FER DE LANCE". 

On a appris ainsi que pendant la nuit du 7 septembre 1944, au bivouac, le commandement du groupement blindé arrivé à ESNEUX constate que deux camions appartenant à la compagnie "B" du 23e bataillon du génie blindé n'ont pas rejoint le dépôt d'approvisionnement. Décision est prise d'envoyer le lendemain matin une petite colonne blindée du 33e régiment blindé à leur recherche.


Le matin du 08 septembre, la colonne blindée est placée sous l'autorité du Capitaine James MC GHIE Jr. Elle se compose de quatre véhicule; un half-track suivi de trois chars légers (M5A1 "STUART). Le Half-track avait été baptisé du surnom de "SELDOM SWIFT", RAREMENT RAPIDE" ! 

 

Ils ont du rencontrer les camions du génie à Rotheux car un témoin belge, alors âgé de 13 ans, voit la petite colonne américaine passer devant chez lui, rue Malflot, et descendre la route direction de PETIT BERLEUR. Il assistera de loin, impuissant, à l'accrochage de LIMONT.

 

A la sortie de PETIT BERLEUR, la capitaine James MC GHIE Jr. consulte sa carte d'état-major pour décider de l'itinéraire du retour car, selon les survivants, il en a marre de circuler sur des chemins empierrés, il veut rouler sur une route pavée ! Donc, au lieu de reprendre le chemin de campagne à sa gauche, par où ils sont venus le matin, et qu'ils ont d'ailleurs emprunté la veille pour se rendre à ESNEUX, il décide de continuer tout droit. Lorsque 500 mètres plus loin ils atteignent la grand route (N 638), il fait tourner à droite vers LIMONT; de là il compte rejoindre leur dépôt d'approvisionnement d'ESNEUX.

 

Aux premières lueurs de l'aube du 08 septembre 1944 (2) débarquèrent à LINONT environ 12 douzaines de "SS" de la PANZERDIVISION- DAS REICH. Ils sont venus de la direction de HODY. (3) Ils investissent le hameau et rassemblent tous les habitants. Au cours de cette opération, une sœurs GROSJEAN (4), qui va chercher du lait à la fermette BONTEMPS, rue Basse Voie, remarque d'abord étonnée une haie qui n'existait pas la veille ! Elle comprend très vite qu'elle a été érigée par les Allemands pour cacher un gros véhicule blindé qui a pris position derrière. Il prend en enfilade la chaussée venant d'ESNEUX. Plus loin voyant des personnes alignées, on rapporte qu'elle aurait posé la question "Waarom ?"en flamand "Pourquoi ?", très proche de l'allemand "Warum ?" et que la-dessus les "SS" auraient donné l'ordre à chacun d'évacuer les lieux et d'aller se terrer chez soi (5).

 

2 témoins, Anne-Marie et Jean DALEM, toujours vivants , fille et fils de l'instituteur de l'école communale de LIMONT, restèrent avec leurs parents à l'école, les autres membres de la famille étant montés au village avec d'autres voisins (6).

 

Les "SS" étaient venus avec 2 gros véhicules blindés chenillés. Ils en avaient conduit un dans la prairie derrière la fermette BONTEMPS et l'avaient mis en batterie entre les maisons des CAREME et des VAN AERSCHOT, situées en bordure de la grand route, à une 20 de mètres en contrebas. Ces habitations font coin avec la rue BASSE-VOIE (7). Le lourd véhicule blindé avait aussi été camouflé avec des arbustes coupés. Cet arrangement donnait l'impression d'une haie vive. L'autre véhicule blindé avait été dissimulé de manière similaire de l'autre coté de la maison des CAREME (non loin de l'abris-bus actuel ) et de la station du tram vicinal à l'époque (8). Les soldats "SS" avaient préparés une retraite éventuelle par la rue Basse-voie en y creusant sur les côtés des trous d'homme individuels.  D'autres en avaient creusés de semblables dans la colinne face à l'habitation des sœurs GROSJEANS ainsi que dans la prairie jouxtant l'école communale en face de la ferme de la Chapelle (9). Enfin, certains s'étaient tapis derrière le mur de la cour de l'école qui surplombe la grand route. Ils étaient prêts et attendaient leur proie. 

Anne-Marie DALEM cherchant un moment son père, se rendit chez les BONTEMPS, voisins d'en face, croyant qu'il se trouvait chez eux, Mal lui a prit, car à peine entrée, le gros canon situé prêt se mit à tirer, faisant vibrer tout le quatrier. Avec Monsieur BONTEMPS et l'autre voisin, Monsieur AERSCHOT, elle descendit dans la cave. Peu de temps après entendant des bruits au rez-de-chaussée, ils remontèrent de la cave pour se trouver nez à nez avec une dizaine de jeunes "SS" âgés à peine de 18 à 20 ans qui les toisèrent avec un regard mauvais.

Ceux-ci quittèrent les lieux. Le témoin et ses voisins venaient de l'échapper belle !.  

Après la fusillade et les détonations assourdissantes du Blindé allemand, la fille de l'instituteur put rentrer chez elle en escaladant le mur de l'école.

 

  • Notre témoin poursuit la relation des événements : 

Après quelques minutes qui semblèrent une éternité, ils entendirent le lourd engin s'éloigner. Lorsque tout fut redevenu calme, Jean et Anne-Marie DALEM se risquèrent prudemment dehors et se dirigèrent vers chez CAREME. Le spectacle était affreux. Un petit tank américain, son blindage léger percé, avait été incendié. Des corps très mutilés gisaient sur les pavés. Anne -Marie remarqua soudain une tête d'un jeune américain ainsi qu'une main avec une alliance (10). Elle se demande encore comment elle tint bon et trouva la force de poursuivre. elle demanda des essuies à Madame CAREME (décédée depuis) pour envelopper la tête et la main. Monsieur Georges CAREME, fils (également décédée depuis), avait été chercher une échelle qui allait servir de civière

 

En fait, le half-track menant la petite colonne américaine avait été incendié et avait dévalé un fort accotement jusqu'à la voie ferré du tram vicinal, face à l'école.

Le premier des chars légers qui le suivait avait également été incendié et s'était immobilisé devant la voie ferrée là ou elle franchissait en diagonale la grand route. Le second char avait aussi été touché et arrêté au coin de la maison des sœurs GROJEAN, à coté d'un arbre.

Enfin, les camions du génie avaient été mitraillés à hauteur de la prairie qui précède et s'étend derrière la maison des sœurs. Ils avaient fini par échouer dedans.

 

Les corps des jeunes Américains furent transportés un à un dans une classes transformée en peu de temps en chapelle ardente. Madame Anne-Marie DALEM et Madame Hortense VAN RECKEM, épouse François Maturin VANBERGEN, lavèrent les visages ensanglantés et bandèrent les plaies des soldats. Les corps furent ensuite recouverts d'un drapeau des Etats -Unis et par de nombreuses gerbes de fleurs que les familles de LIMONT s'étaient empressées d'apporter (11). Deux corps fortement calcinés furent observés à l'intérieur, à l'avant du premier char léger incendié (12). Les soldats américains vinrent s'incliner devant la dépouilles mortelles de leurs compagnons d'armes. 

  • Revenons aux témoignages de nos deux soldats américains : 

Lorsque le half-track qui ouvrait la marche de la colonne sortit du virage en "S" de LIMONT, après avoir dépassé les premières maisons du hameau (celles des soeurs GROSJEAN) à droite sur la grand route, après avoir ensuite franchi la voie du tram vicinal qui traverse à cet endroit la chaussée pour aller rejoindre son site propre sur le côté droit de la route en direction de HODY, et enfin s'être approché de la première maison à gauche (celle des CAREME), une grosse pièce d'artillerie allemande (13) ouvre le feu presque à bout portant (à environ 30 mètres) sur eux. Les branches et les feuilles des arbustres qui la camouflaient volent de toutes parts. Le premier coup manque sa cible !. Le conducteur du half -track "SELDOM SWIFT", le technicien 5 Marvin J. DES GRANDCHAMP, tente d'accélérer mais la reprise de l'engin, tout le monde le sait, et très lente et ne peut échapper à son chasseur.

Le coup suivant est un coup au but: le technicien 5 Marvin J. DES GRANDCHAMP et le technicien 5 Forrest E. MC GREW, le desservant de la mitrailleuse .50 sont tués sur le champ (14). Néanmoins le véhicule poursuit sa course et, à hauteur de l'école, dévale le fort accotement, car à ce endroit la voie ferré du tram vicinal passe en contrebas, en site propre. Sans verser, le half-track vient s'échouer contre les rails. Il a pris feu et les munitions commencent à exploser. Les 4 survivants sautent du véhicule. Le Capitaine James Mc GHIE. Jr tentant de fuir en traversant la prairie est touché et tué par balles. Le soldat de première classe Vernon D. JENSEN qui songe à retirer ses compagnons Marvin J. DES GRANDCHAMP et Forrest E. MC GREW de l'épave en feu en est dissuadé par son copain soldat de première classe Claude D. DEMPSEY qui lui dit sans fioritures : "ils sont en bouillie; laisse tomber !". 

 

Vernon D. JENSEN pratiquement aveugle des suites de l'éclair produit par l'obus, ainsi que le technicien 5 Joseph R. MICHAEL, l'opérateur radio, qui l'était aussi, saignaient abondamment. Ils ont toutefois le temps se saupoudrer le visage avec la poudre à base sulfamides, d'avaler ensuite des pilules à base du même produit et boire une bonne gorgée d'eau. Puis ils se sont couchés, face contre terre, sur le versant  du talus. Soudainement il y eut deux rafales de mitraillette: un "SS" venait de surgir et de tuer le technicien 5 Joseph R. MICHAEL gisant à coté du soldat de première classe Vernon D. JENSEN (15). Ce dernier crut aussi que son heure était venue; il n'en fut rien ! Il fut fait prisonnier avec son copain, le soldat de première classe Claude D. DEMPSEY qui était aussi sérieusement blessé. En effet, celui-ci avait été touché au bras gauche, mais surtout à la cuisse par un gros morceau de shrapnel. Cette dernière blessure l'empêchait de se tenir debout. Claude DEMPSEY finit par aboutir en Allemagne au STALAG II A (établi à PRENZLAU, non loin de la frontière polonaise) dont il fut libéré par les Russes, le 28 avril 1945.

 

Plus aucun autre témoin américain survivant ne s'étant présenté pour nous renseigner sur ce qui se passa avec les autres véhicules et leurs occupants, c'est l'auteur qui expose la suite en s'appuyant sur les écrits des divers témoins belges et sur les extraits des dossiers constituées par les Services de l'enregistrement des sépultures américaines (American Grave Registration Service) pour chacune des victimes de LIMONT.

 

Le petit char STUART qui suivait le half-track à quelque distance fut la cible du deuxième chasseur de chars allemand. (Celui-ci s'était tapi près de l'abribus actuel), derrière la haie factice observée par une des sœurs GROSJEAN. Son canonnier avait laissé le half-track pour que le canonnier de l'autre engin s'en occupe. Lorsque le blindé américain eut bien dépassé la maison des soeurs GROSJEAN, mais avant la voie ferré, il fit feu. Son obus traversa avec facilité le blindage léger du véhicule blindé américain et l'incendia. Il tua problablement sur le coup son conducteur, le technicien 4 Earl R. LAZORE, et son mitrailleur avant, le Caporal Howard G. BURROUGHS. Le chef de char, le technicien 5 Robert A. LIPSON, et le canonnier, le technicien 5 Harold M. STERRETT, furent également tués en essayant de s'échapper.

 

Quant aux deux autres petits "STUART", ils furent également la cible des "SS". Le premier des deux s'immobilisa non loin de l'arbre qui se dressait à cette époque près du coin de l'habitation des sœurs GROSJEAN. Le Caporal James A. PADGETT fur tué semble -t-il par les "SS" à partir de leurs trous d'homme sur la colinne. Il n'a pas été possible de savoir de l'équipage duquel des deux chars il faisait partie. 

Finalement, les Allemands eurent également raison des deux camions du génie, blessant des soldats.

 

Le Caporal James A. PADGETT fut évacué par ses compagnons en même temps que les blessés. Son "Rapport d'inhumation" indique qu'il fut inhumé le lendemain 9 septembre 1944 à 10h30 dans le cimetière militaire américain temporaire de FOSSES-LA VILLE, près de NAMUR. Ce cimetière venait d'être ouvert le jour avant.

 

Les 5 dépouilles mortelles qui avaient été rassemblées dans la classe de l'école communale de LIMONT, furent enlevées le dimanche, 10 septembre par les soins d'une équipe de l'A.G.R.S. (American Grave Registration Service, le Service de l’enregistrement des sépultures américaines). Les corps furent conduits à FOSSES LA VILLE et inhumés ce même jour à 15h. 

Les deux sacs noirs (16) contenant les restes mortels du conducteur et du mitrailleur avant brûles dans le premier petit STUART incendié on été emportés en même temps que les cinq corps mentionnés ci-avant. On se demande pourtant pourquoi les restes mortels de Caporal Howard G. BURROUGHS ont d'abord été inhumés dans le cimetière communal de SPONTIN. Ils en furent exhumés le 8 octobre 1944 et ré inhumé le même jour à 15h., également dans le cimetière militaire de FOSSES LA VILLE. Par contre on a perdu la trace des restes mortels du conducteur de char, le technicien 4 Earl R. LAZORE ! A la lumière des nouveaux indices recueillis il été demandé de rouvrir son dossiers et il existe un très léger espoir qu'il s'agit de l'INCONNU X-47 inhumé initialement aussi à FOSSES LA VILLE dans le même carré que les autres compagnons de Earl R. LAZORE. Cet INCONNU repose aujourd'hui dans le carré D, rangée 35, tombe n°17 du Cimetière militaire américain des Ardennes à NEUVILLE EN CONDROZ, près de Liège.

 

Les corps grièvement brûlé du mitrailleur du half-track, technicien 5 Forrest E. MC GREW, fut enlevé du véhicule et évacué en ambulance par les Allemands. Il devait, hélas, décéder peu de temps après. Il fut aussi inhumé dans un cimetière provisoire de FOSSES LA VILLE, le 16 septembre 1944, à 14h30.


Il demeure un mystère. Pourquoi le corps du technicien 5 Harold M. STERRETT fut -il identifié par les habitants de LIMONT comme étant celui du 2e lieutenant Robert F. FROEHLICH ?. De plus, pourquoi à un premier stade d'identification, les Américains cette fois, au cimetière de FOSSES LA VILLE, prirent-ils le corps du technicien 5 Robert A. LIPSON était le tecnicien 5 Forrest E. MC GREW ?

Le 2e lieutenant Robert F. FROEHLICH, ne fut pas une victimes de LIMONT, pas même comme bléssé. Il fut démobilisé le 15 mars 1945 aux Etats -Unis. On peut supposer par la suite de blessures encourues pendant la dernière phase de la guerre en Allemagne car il reçut des distinctions pour sa participation aux campagnes de France, de Belgique et d'Allemagne.

Nous pouvons donc clôturer la liste des victimes américaines de l'accrochage du 08 septembre 1944 à LIMONT; elle s'établit comme suit: 

Blessés Légers: 
TECH 5. Ralph L. HUTCHESON 
PFC. Harold L. KELLOGG
SGT. Will S. PENROD
TECH 5. Thurmond POYNTER


Grièvement blessés, faits prisonniers :
PFC. Claude D. DEMPSEY
PFC. Vernon D. JENSEN


Tués : 
CPL. Howard G. BURROUGHS
TECH 5. Marvin J. DES GRANDCHAMP
TECH 4. Earl R. LAZORE
TECH 5. Robert A. LIPSON
CAPT. James MC GHIE Jr.
TECH 5. Forrest E. MC GREW
TECH 4. Joseph R. MICHAEL
CPL James A. PADGETT
TECH 5. Harold M. STERRETT

Comme nous avons pu nous en rendre compte, tous les tués de LIMONT finirent par reposer à FOSSES LA VILLE. Plus tard, cinq furent rapatriés aux Etat-Unis et trois furent inhumés définitivement dans le Cimetières militaire d'Henri-CHAPELLE situé à Hombourg, près de LIEGE. Un, le technicien 4 Earl R. LAZORE est honoré sur une des "DALLES DES DISPARUS" jouxtant le bâtiment mémorial du cimetière militaire américaine des Ardennes, sis à NEUVILLE EN CONDROZ, également près de LIEGE.